Farid El Atrache (
فريد الأطرش) (né le 19 octobre
1915, Jebel Ed-Druz,
Syrie mort le 26 décembre
1974,
Beyrouth,
Liban) est un auteur, compositeur, interprète, virtuose du
Oud et acteur
syrien naturalisé
égyptien. Avec
Oum Kalthoum,
Fayrouz,
Mohammed Abdel Wahab et
Abdel Halim Hafez, il est le plus important nom de la
Musique arabe du
XXe siècle. Il joue dans 31 films et enregistre environ 350 chansons. Il compose aussi des chansons pour des chanteurs célèbres tels que Wadih El-Safi,
Warda et Sabah. Sa voie grave et son style "triste" mèneront plusieurs chanteurs sur ses pas. Ses chansons restent très appréciées aujourd'hui.
Enfance et début de carrière
Né au Liban d'une famille
druze royale qui a lutté contre les armées coloniales françaises, Farid et sa famille sont contraints de fuir vers l'
Égypte en
1920. Il est initié très tôt au chant et à l'oud par sa mère. Il chante tout au long de son enfance et de son adolescence dans les fêtes d'école. Un de ses maîtres du conservatoire lui suggère de montrer ses émotions en chantant plutôt que de garder son air impassible et distant. Il lui conseille de pleurer. La tristesse de ses chants deviendra sa marque caractéristique ; il sera appelé le "chanteur triste" tout au long de sa carrière. Au conservatoire, il est l'élève du compositeur renommé Riyad as-Sunbaty.
Farid débute sa carrière professionnelle dans les années 1930 en chantant dans des radios égyptiennes privées. Il est employé comme chanteur et joueur d'oud (ou Luth) pour la radio nationale. Il enregistre ses premiers succès : Ya Raitni Tayr. Sa soeur Asmahan est aussi une actrice et chanteuse de talent. Ils rencontrent le succès en 1941 avec le film Intisar al-chabab (Victoire de la jeunesse) dont Farid signe la bande originale.
Le succès
Le succès rapide entraine le jeune homme dans une vie de star : discothèques, affaires sentimentales et jeu deviennent son lot quotidien. Il se retrouve rapidement criblé de dettes. Sa mère se sépare de lui, désapprouvant son style de vie. À cela, s'ajoute la mort tragique de sa soeur. Cette periode sombre de sa vie le pousse à rechercher le réconfort auprès de la danseuse et actrice
Samia Gamal, pour laquelle il risque tout ce qu'il possède. En
1947, il produit
Habib al omr (L'amour de ma vie) dans lequel Samia et lui tiennent la tête de l'affiche. Le film rencontre un énorme succès populaire. Après 5 films, le couple se sépare en 1952 sans s'être jamais marié. Farid considère que le mariage détruit l'art. Plus âgé et malade, il demandera à la chanteuse égyptienne Shadia de l'épouser, mais il change d'avis au dernier moment, ne voulant pas la laisser jeune veuve.
Le succès cinématographique de Farid continue en compagnie d'autres stars féminines, dont il tombe toujours amoureux. Il tient toujours le rôle du chanteur triste et sentimental ; il garde le même le nom à travers ses films : Wahid (solitaire). Le succès de ses films ne tient que très peu au scénario, mais plutôt à la performance musicale de Farid et à la force de sa poésie qui parle au coeur des spectateurs arabes. Il compose des chansons très profondes, dont les plus célèbres sont Ar-Rabi (Le printemps), Awell Hamsah (premier murmure), Tutah and Raqsitil Gamal (deux pièces musicales). Certains de ses succès plus populaires et moins chargés, comme Noura Noura ou Gamil Gamal, Leyla ou Hallet layali sont toujours appréciés. Il chante le nationalisme avec Boussat El-Rih.
En 1952, juste avant le coup d'État qui renverse le roi Farouk Ier d'Égypte, Farid s'éprend de la reine. Après l'exil du roi et son divorce, elle retourne en Égypte pour y vivre une histoire d'amour mouvementé avec Farid. Sa famille n'accepte pas le chanteur, pour des raisons politiques principalement. À leur séparation, Farid sombre dans une longue dépression. Il tombe malade et son état de santé ne fera que s'aggraver jusqu'à sa mort qui survient à Beyrouth le 26 décembre 1974, à l'hôpital Al Hayek. Ses restes sont rapatriés en Égypte où il repose au Caire.
De nos jours
Farid est encore aujourd'hui apprecie et fait partie des grands chanteurs classiques arabes.
Filmographie sélective
- Nagham Fi Hayati (1975)
- Zaman Ya Hob (1973)
- Hob al kabir, -Al (1969)
- Khouroug min el guana, El (1967)
- Hikayet el omr kulluh (1965)
- Ressalah min emraa maghoula (1963)
- Yomun bala ghaden (1962)
- Shatie el hub (1961)
- Min agl hubbi (1960)
- Maleesh Gheirak (1958)
- Inta habibi (1957)
- Wadda'tu hubbak (1957)
- Izhay ansak (1956)
- Oussit Hobi (1955)
- Ahdil Hawa (1955)
- Risalat Gharam (1954)
- Lahn hubi (1954)
- Ayza atgawwez (1952)
- Lahn al khouloud (1952)
- Ma takulshi la hada (1952)
- Taa la salim (1951)
- Akher kedba (1950)
- Afrita hanem (1949)
- Ahebbak inta (1949)
- Habib al omr (1947)
- Bolbol effendi (1946)
- Gamal wa Dalal (1946)
- Ma akdarshi (1946)
- Shahr el asal (1946)
- Ahlam el chabab (1943)
- Intisar al-chabab (1941)
Références
Cet article a été traduit à partir de la page correspondante en anglais .
Voir aussi